Rock : les figures sonores de David Byrne
Via Le Monde.fr
MAXIME GUTHFREUND/PHILHARMONIE DE PARIS
Par Sylvain Siclier
En 1974, durant le Diamond Dogs Tour, David Bowie interprétait la chanson Cracked Actor assis sur une chaise, en tenant un crâne d’une main. Idem lors du Serious Moonlight Tour en 1983. Ce à quoi l’on pense lorsque le rideau noir de la salle Pierre-Boulez de la Philharmonie de Paris s’ouvre, mardi 3 juillet, et qu’apparaît, assis devant une table, David Byrne, tenant cette fois une reproduction d’un cerveau. Inspiration, hasard, citation volontaire, hommage ?
En tout cas, avec l’arrivée presque un par un des musiciens qui accompagnent le chanteur et guitariste américain durant la première chanson, Here et la suivante, Lazy, l’évocation du dispositif mis en scène par Jonathan Demme dans le film Stop Making Sense, documentaire consacré au groupe en 1984 est, elle, évidente. Byrne était alors membre de Talking Heads avec Jerry Harrison (claviers, guitare), Tina Weymouth (basse) et Chris Frantz (batterie). Formé en 1975, séparé en 1991, le groupe venait de connaître un pic commercial avec l’album Speaking in Tongues (1983) et le succès du single Burning Down the House.
Ce titre intervient presque à la fin du concert de Byrne donné dans le cadre du festival parisien Days off. Immédiatement identifiés par le public, ceux de Talking Heads (I Zimbra, Once in a Lifetime, Born Under Punches, Blind…), auxquels s’ajoutent sept des dix chansons d’American Utopia, album de Byrne publié début mars, constituent l’essentiel et le plus intéressant musicalement de ce qui semble se vouloir d’abord un spectacle à visée artistique – Byrne a collaboré dans le passé avec la chorégraphe Twyla Tharp et le metteur en scène Bob Wilson.
Musique pop, funky, dansante
Un plateau nu, sans câbles ni retours d’amplification et pieds de micro, entouré de filins perlés sert d’espace aux déplacements de Byrne et de sa formation. Des micros sans fil, un appareillage...