MUSIQUES, LE GRAND MEA CULPA

Via Libération

Par Jacques Denis , Guillaume Tion , Julien Gester , Charline Lecarpentier , Olivier Lamm , Jérémy Piette ,Matthieu Conquet et Christophe Conte

Les bonnes intentions n’attendront pas le 1er janvier. Le rattrapage c’est maintenant pour ces merveilles que nous avions omises en 2018, découvertes sur le tard ou noyées dans le flow.

Photo Jody Rogac

DAVID BYRNE

Ça tient du prodigue

«Nous ne sommes que des touristes en ce moment. Seulement des touristes, mais la vue est belle», assure David Byrne sur Everybody’s Coming To My House, titre écrit avec Brian Eno pour son premier album solo depuis 2004. Plus de trente ans après Stop Making Sense, l’ex Talking Heads a renoué avec cette ruse qui consiste à faire parler les corps pour oxygéner des périodes d’asphyxie sociale. Derrière l’apparent cynisme de son titre - American Utopia - comme preuve d’engagement sous le régime Trump, David Byrne ouvre en réalité «une autre dimension» dans laquelle il agite les bras plutôt que de les baisser face à la situation politique, sans contrainte, «because it feels so damn good». Sa tournée American Tour, chorégraphiée par l’Américaine Annie-B Parson, a offert à Paris deux des concerts les plus émouvants de l’année, à la Philharmonie de Paris en juillet puis au Zénith de Paris en novembre, jusque dans ses imperfections synchrones. Une grande fête avec une dizaine de musiciens, très jeunes pour la plupart, communiant dans des rythmiques croisées et complexes. Everyday Is A Miracle, avance-t-il sur l’album, qui a réussi miraculeusement à nous convaincre à l’ère #MeToo en se dotant de 25 collaborateurs (Dev Hynes, Daniel Lopatin, Sampha etc.) sans la moindre femme. C.Le.

March Radio David Byrne Radio Presents: Nigeria!

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